Histoire

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Le Mesnil et son histoire

Faute de documents suffisamment fiables ou disponibles, l’histoire du Mesnil-le-Roi demeure encore fragmentaire et se nourrit parfois de légendes qui ont pris corps à travers les siècles.

Louis XIV
Louis XIV

Le nom du Mesnil vient du latin “mansio” lieu de séjour, habitation. Son qualificatif royal remonterait à Hugues Capet lorsque celui-ci s’approprie les biens que l’abbaye de Saint-Germain-des-Près possède dans la région. Lorsque le fondateur de la dynastie capétienne décide de redistribuer ce patrimoine, à ses plus fidèles vassaux, il ne conserve que “le petit domaine royal du Mesnil”.

Par la suite, nombreux sont les rois, résidant à Saint-Germain-en-Laye qui foulèrent son sol. Une légende affirmait que François 1er fut élevé au château de Vaux, construit au XIIIe siècle, appelé “la Nourricerie”. D’autres indiquent qu’il s’agissait du chenil des chiens de chasse du Roi ou encore le refuge des enfants adultérins de la Cour. Charles IX aimait à chasser dans les marécages de bords de Seine …

Le Château

Louis XIII, enfant, venait déguster les confitures de Madame de la Salle à Carrières ! Quant à Mademoiselle de la Vallière, elle aurait eu un pied à terre près de la forêt !… Louis XIV aime à lui rendre visite après avoir chassé le sanglier… Autant d’images romanesques, vraies ou fausses, qu’il est plaisant de croire…

Jusqu’au 15ème siècle, les terres du Mesnil appartiennent pour l’essentiel, à plusieurs abbayes. Mais celles-ci s’en séparent et les cèdent à des bourgeois de Paris ou à des officiers royaux qui peuvent ainsi loger à proximité de la Cour où ils exercent leur charge. Cette noblesse d’armes ou de robe détient des fiefs dont la commune conserve le souvenir dans l’appellation de ses quartiers ou lieux-dits comme : Le Belloy, La Maisonneuve, le Clos de la Salle, Vaux, La Borde.

Portrait Adrien Nicolas de La Salle
Portrait Adrien Nicolas de La Salle

Adrien Nicolas de La SalleParmi ces seigneurs et nobliaux, on peut citer : Antoine Héroët (1492-1568) abbé de Cercanceaux puis évêque de Digne, poète officiel proche de Marguerite de Navarre salué par “La Pléiade” comme un précurseur. Il possède les fiefs de Carrières-sous-Bois et de la Maisonneuve qu’il lègue à son frère Georges.
Ce dernier a deux filles, Marie qui épouse en 1549 Jean II de La Salle, capitaine du château de Saint-Germain, et Loyse qui prend pour époux Jean de Belloy, gentilhomme près de la Maison du roi. Grâce à leurs unions respectives, La Salle devient Seigneur de Carrières, et Belloy Seigneur de la Maisonneuve. Leurs domaines, voisins, longent le Parc aux Lièvres.

Antoine Le Moyne, Seigneur de Vaux, contrôleur du trésor, entreprend quant à lui la reconstruction de l’église du Mesnil achevée par son fils Denis, consacrée le 2 août 1587.

Le comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X, racheta le marquisat de Maisons, avec ses dépendances du Mesnil et de Vaux, en 1777, le fief de Carrières-sous-Bois en 1778 et celui du Belloy en 1783.

Le dernier fief créé au Mesnil en février 1789 est donné par Artois au marquis Lally Tollendal, d’origine irlandaise, et fils du comte Lally Tollendal, gouverneur des Indes françaises, exécuté sous Louis XV. Il fit bâtir le château de la Chataîgneraie, élu aux états Généraux, actif sous la Constituante qui organise la France nouvelle, Lally Tollendal participe à la création des départements avec Sieyes avant d’émigrer à Londres. De retour en France sous l’Empire, il deviendra ministre de Louis XVIII, Pair de France et Académicien français.

La Chataîgneraie
La Chataîgneraie
Caricature d’Émile Littré
Caricature d’Émile Littré

Caricature d’Émile LittréLe Mesnil ne se limite pas à ces quelques personnages qui jalonnent son histoire depuis la Révolution. Au XIXème siècle, on pourrait évoquer le général de Napoléon Marbot à la Châtaigneraie, le baron Hope, banquier anglohollandais, propriétaire de l’hôtel de Monaco à Paris (actuel ambassade de Pologne) et du “château du Mesnil”, Emile Littré qui écrivit son fameux dictionnaire dans sa maison de la rue aux Vaches (des Poilus aujourd’hui), de ses amis Daremberg, médecin, académicien et conseiller municipal du Mesnil, et Hachette qui possédait le Belloy avant de le céder aux Lepaute, célèbres horlogers français depuis Louis XV.

Au XXe siècle. Rappelons la présence de la famille Hamot au “château du Mesnil”, tapissiers d’Aubusson depuis le XVIIIe siècle.
Le Mesnil héberge, pêle-mêle : Louis Loucheur, fondateur de la C.G.E. et ministre créateur des H.L.M., Louise Chéruit, la couturière, le carrossier Labourdette, les artistes Serge Gainsbourg, Popeck, les écrivains Louis Pauwels, Jeanne et André Bourin, les polonais Jerzy Giedroyc et Josef Czapski dans leur pavillon du 91 avenue de Poissy, dont les Archives sont classées “Mémoire du Monde” au patrimoine de l’U.N.E.S.C.O. Il y en aurait bien d’autres encore à citer mais ce serait une longue histoire…

Mesnil-le-Roi, terre de cultures

Mais l’histoire de la cité des bords de Seine, est aussi l’histoire d’une terre nourricière. Jusqu’à la Révolution, une seule paroisse abritait deux hameaux : Carrières-sous-le-Bois-en-Laye et Le Mesnil-le-Roi. Cette bourgade est alors la plus peuplée et la plus prospère avec son marché hebdomadaire et ses deux foires annuelles.
L’église est au Mesnil mais Carrières possède le prieuré et la chapelle Saint-Pierre. Terre de cultures et d’élevage, le Mesnil est un lieu privilégié pour les vergers.
Les prunes qui poussent à l’ombre du hameau mesnilois sont d’ailleurs exportées à Londres jusqu’au début du XXème siècle.
Sa vigne, à flanc de coteau, disparaît totalement après la seconde guerre mondiale. Disparaît avec elle un vin qui fit les honneurs de la table royale, dès le Moyen-Age.

Les XVIIe et XVIIIe siècle et leur appétit de châteaux bouleversent la vie paysanne par l’exploitation intensive des sous-sols d’où sont extraits les moëllons.
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les carrières du Mesnil alimentent les constructions environnantes et parisiennes. L’aménagement d’un port à Carrières facilite l’acheminement par voie d’eau de ses “entrailles”.

Champignonnière
Champignonnière

Aujourd’hui, il reste des kilomètres de labyrinthes qui ont servi d’abri aux armées allemandes puis à celles de l’O.T.A.N.
Le XIXème garde son caractère champêtre à notre Commune. La population évolue lentement. On compte 400 habitants à la Révolution, 517 en 1849, 810 en 1902.
L’essor des communes voisines et l’arrivée du chemin de fer permettent à la bourgeoisie parisienne de découvrir cette paisible oasis.

Si Laffitte s’établit à Maisons, d’autres barons, bourgeois et financiers choisissent Le Mesnil… C’est l’époque des grands domaines avec leurs parcs qui s’égrènent en chapelet : des Flageaux à l’actuelle maison de retraite de Champsfleur. Le château du Mesnil érigé au XVIIème, à proximité de l’église, est détruit vers 1830 puis reconstruit en style hollandais par William Hope, le financier… pour être finalement démoli en 1938.

Au milieu du XIXème siècle, le Jockey club organise des courses dans la prairie du Mesnil… En 1896, le premier “golf de Paris” ouvre au Mesnil avant de s’installer à la Boulie car les éleveurs n’apprécient pas que l’on trouble la pâture de leurs chevaux et de leurs vaches laitières avec un jeu aussi dangereux et des balles bizarres en guitaperca !

Le Blason du Mesnil

Le blason est doté d’un animal symbolique capable de vivre dans le feu : la salamandre.

La ville du Mesnil-le-Roi, dispose depuis 1952 d’un blason qui porte : “d’azur à deux éperons d’or à l’antique avec leurs sous-pieds l’un sur l’autre, celui de la pointe contournée ; les courroies aussi d’or liées et entrelacées au coeur de l’écu au chef d’argent chargé d’une salamandre de gueules accostée de deux fleurs de lys cousues d’or couronne murale à cinq tours crénelées, celle du milieu surmontée d’un faucon d’or grilleté et longué du même ; la tête contournée, au manteau semé de France, voletant, attaché au col d’un ruban d’argent”.

Comme nombre de cités qui ont adopté les armoiries de leurs anciens seigneurs, la ville porte celles de La Salle “les éperons”, augmentées ici d’un chef propre “une salamandre et un faucon”.

Seigneurs de Carrières-sous-Bois, les de La Salle, étaient originaires de la Soule (pays Basque).

Jean 1 de La Salle, capitaine gouverneur de Saint-Germain-en-Laye en 1542 devint châtelain de Carrières par mariage en 1548. Le fief devait rester dans la famille jusqu’en 1778, date à laquelle Nicolas Adrien de la Salle le céda au Comte d’Artois, pour couvrir une partie de ses dettes.

Ce Nicolas, fut un personnage haut en couleurs : officier sans envergure sous Louis XV, cabaretier, propriétaire malchanceux d’une des premières manufactures de porcelaine sous Louis XVI, devenu marquis par mariage, écrivain, général recevant les clés de la Bastille le 14 juillet 1789, révolutionnaire et Gouverneur de Saint-Domingue en 1792, il termina ses jours à l’asile de Charenton en 1818.

La Salamandre et le Faucon

Ces deux animaux, qui agrémentent le chef du blason, sont repris sur le bas-relief de la tourelle du château de Vaux.

La salamandre, emblème de François 1er, est un amphibien batracien à la forme d’un lézard, pouvant mesurer 1,5 m de longueur. Cette créature, parfaitement inoffensive, est un animal symbolique de la croyance populaire, capable de vivre dans le feu et d’en activer l’ardeur. François 1er l’accompagnait d’une devise “Je m’en nourris et je l’éteins”.

L’oiseau de proie, placé sur le chef a une signification moins certaine. Il pourrait s’agir d’un faucon rappelant le goût du roi pour la chasse ou d’un phénix, emblème d’Éléonore d’Autriche, seconde épouse de François 1er.

Le phénix, oiseau qui renaît de ses cendres, doué de longévité et symbole de la double royauté de cette sœur de Charles Quint qui fut reine du Portugal avant de devenir reine de France.

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